Le Miix 320 combine un ordinateur portable et une tablette dans un même appareil léger. Le clavier est amovible, l'autonomie annoncée est de 10 heures (un peu moins sous Ubuntu malheureusement). L'écran/tablette a une dimension de de 10,1 pouces (≈25,7 cm) qui affiche une définition de 1 920 x 1 200 px. Le processeur est un Intel Atom x5 de génération Cherry Trail, accompagné de 2 ou 4 Go de mémoire vive et 32 à 128 Go de stockage en eMMC. La configuration n'en fait pas une "bête de guerre", elle est même assez légère, notamment pour Windows. C'est un appareil simple et bon marché, adapté à des tâches bureautiques simples, du surf sur le web et un peu de vidéo. Avec Ubuntu on gagnera forcément en fluidité.
Ce qui est dommage c'est que pour le moment (février 2019) ni la webcam ni le stockage externe microSD ne sont reconnus par Linux. En version 18.10 d'Ubuntu il faut ruser pour que l'écran daigne s'allumer au démarrage. Sous ces réserves l'appareil fonctionne bien avec notre distribution favorite.
Le tableau suivant récapitule la prise en charge du matériel de portable par les différentes versions d'Ubuntu. Il utilise les notations suivantes :
Version | Installation | Carte graphique | Son | Casque audio | Wifi | Bluetooth | Webcam | Touchpad | Raccourcis multimédia | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
18.10 | ||||||||||
19.04 |
Utilisateurs du Wiki possédant cet ordinateur, fonctionnel :
Cet ordinateur portable n'est à priori pas tatoué.
Au démarrage, ni l'appui sur « Delete », ni sur « Esc », « F1 », « F8 », « F10 », « F12 » ou tout autre touche ne permettent d'accéder au BIOS. Il convient donc d'utiliser une méthode spécifique à ce modèle d'appareil.
À l'apparition du menu BIOS, choisir « BIOS Setup » (avec le clavier ou le doigt), se rendre ensuite dans « Configuration », faire défiler vers le bas puis passer « Secure Boot » à « disabled ». Se rendre dans « Exit » avec la flèche droite puis choisir « Exit Saving Changes » pour enregistrer les modifications. L’ordinateur démarre, il faut laisser la séquence de démarrage aller jusqu'à son terme (lancement Windows) puis l'arrêter (avec Windows) pour pouvoir lancer le live USB.
Une mise à jour du BIOS est recommandée préalablement à l'installation d'Ubuntu. Le fichier *.exe se télécharge sur le site du constructeur (ici). La mise à jour se fait depuis Windows. Il est plus que conseillé de sauvegarder préalablement ses données et de fermer toutes les applications. Le « flashage » du BIOS se fait avec la machine alimentée par le secteur et sans interrompre l'opération, au risque de perdre définitivement l’appareil. Il suffit d'exécuter le pilote téléchargé pour lancer l'opération.
Le Miix 320 étant livré avec Windows 10 préinstallé, l'ensemble de la partition est dédié à l'OS de Redmond. Il va falloir faire de la place pour Ubuntu et repartitionner. Une partie de ces opérations doit se faire avec Windows avant de passer la main à l'univers GNU/Linux.
Si le Miix 320 est annoncé en plusieurs versions dont une dotée de 126 GO de disque SSD, cette version est devenue quasi introuvable début 2019. Il est également possible d'arbitrer entre une mémoire vive de 2 GO et de 4 GO, la deuxième solution est évidemment préférable.
En raison des restrictions d'usage malheureusement non résolues à ce jour, il est conseillé de maintenir, au moins au début, un dual boot Windows/Ubuntu. Avec un disque de 32 GO, c'est quasiment impossible. Il est donc conseillé de se rabattre sur un disque de 68 GO à défaut de 126. L'espace de stockage sur microSD n'étant pas reconnu, il n'est pas possible de l'utiliser.
Si des données personnelles sont présentes sur le disque Windows, il convient évidemment et impérativement de les sauvegarder sur un support externe. Dans la suite du tuto, on considère que les données personnelles ont été supprimées de l’appareil.
Il est utile lorsque l'on fonctionne en dual boot de pouvoir partager les données personnelles entre les différentes OS. C'est également une mesure de sécurité reconnue. Il est donc conseillé de déplacer le répertoire personnel Windows sur une partition séparée de la partition système (une méthode ici).
Le wiki Ubuntu n'est pas le lieu approprié pour décrire la méthode de partitionnement Windows. Ce lien peut y aider, tout comme des centaines d'autres que vous indiquera votre moteur de recherche favori (de préférence basé loin de San Francisco).
Il est proposé de fixer à 20 GO la taille de la partition Windows et à 10 GO celle de la partition utilisateur Windows. Cette étape doit impérativement être réalisée avant de passer à l'installation d'Ubuntu.
À l'issue de la manipulation il restera un espace non alloué sur le disque de 28 GO environ, qui sera utilisé pour installer Ubuntu lors de l'étape suivante. 20 GO seront attribués à Ubuntu et le solde disponible (8 GO) à la partition utilisateur. Songer à investir dans une clé USB proposant un beau volume de stockage pourrait se révéler utile (USB type C conseillé pour pouvoir y accéder en mode tablette, les 2 autres prises USB étant situées sur le clavier détachable).
Aucun lecteur CD dans l’appareil, l'installation se fait par une clé live-usb (bootable).
La clé USB bootable est créée sur la base de la version AMD 64 bits d'Ubuntu. Il est proposé de télécharger l'iso sur le site puis de l'installer avec Unetbootin sur une clé USB préalablement formatée.
Démarrer l'appareil selon la méthode indiquée ci-dessus pour accéder au BIOS puis sélectionner « Boot Menu ». À ce stade l'écran doit mentionner un « EFI USB Device » suivi de la marque de la clé USB, choisir cette option puis appuyer sur « Entrée » (ou cliquer avec le doigt).
Dés lors que les données personnelles sont sauvegardées, que le « Secure Boot » est désactivé et que la partition Windows a été réduite, il est désormais possible de lancer l'installation d'Ubuntu.
L'installateur va le demander mais il peut être plus confortable de connecter préalablement à l’installation l'ordinateur au Wifi (clic en haut à droite de la fenêtre).
Cliquer sur « Install Ubuntu » pour démarrer l’installation et choisir la langue d'installation.
Dans la fenêtre suivante, le choix de la disposition du clavier permet d'utiliser un clavier différent de celui de la langue d'installation (par exemple un clavier QWERTY dans une installation française).
Dans l'onglet « Mise à jour et autres logiciels », choisir « installation normale » et cocher « Télécharger les mises à jour pendant l'installation d'Ubuntu » (si le wifi n'est pas connecté, c'est à cette étape qu'il sera demandé de le faire en choisissant le réseau et renseignant le mot de passe). Cette option n'est pas obligatoire mais facilite l'installation.
Cocher également « installer un logiciel tiers pour le matériel graphique et Wi-Fi et des formats de média supplémentaire ». Cocher cette case est un accroc à la culture du libre mais une nécessité pragmatique : sans pilote propriétaire il sera bien difficile de faire fonctionner le Miix 320.
Après quelques instants d'initialisation, l'onglet « Type d'installation » invite à choisir la manière d'installer Ubuntu sur l'ordinateur. Il est bien entendu possible de choisir « Effacer le disque et installer Ubuntu » qui devrait être le but ultime de ce tuto, toutefois, pour les raisons ci-dessus exposées, c'est l'option « Installer Ubuntu à coté de Windows Boot Manager » qu'il est conseillé de retenir.
À noter que cette option n'autorise pas le chiffrement de la partition utilisateur qui sera donc réalisée ultérieurement.
Afin d'organiser l'utilisation du disque conformément au schéma envisagé (20 GO pour Windows, 10 GO de partition utilisateur Windows, 20 GO de partition Ubuntu et 8 GO de partition utilisateur Ubuntu), cliquer sur « outil de partitionnement avancé » dans l'onglet « Installer Ubuntu à côté de Windows Boot Manager ». Par conséquent, ne pas cliquer sur « Installer maintenant ».
Le choix du périphérique d'installation du programme de démarrage (disque EFI, probablement /dev/mmcblk0p1) est sélectionné par défaut, ne pas le modifier sauf à avoir de bonnes raisons pour le faire (et à être trop qualifié pour trouver un quelqconque intérêt à ce tuto).
Sélectionner l'espace libre situé entre la partition Windows et la partition de Recovery et cliquer sur « + » pour créer la partition. Choisir « ext4 » puis « / » comme point de montage. Fixer la taille de la partition à 20 GO. Il est conseillé de formater cette partition.
Recommencer l'opération pour l'ensemble de l'espace laissé vacant sur le disque (environ 8 GO pour un disque de 68 GO si les propositions du tuto ont été suivies), choisir « ext4 » à nouveau et « /home » comme point de montage.
Voilà, le partitionnement est enfin défini. Il n'y a plus qu'à cliquer sur « Installer maintenant » pour lancer l'installation. Une fenêtre de confirmation permet de vérifier une dernière fois que les options sélectionnées ont été correctement saisies, notamment celles de formatage.
Choix du fuseau horaire (il est possible de positionner l'épingle par un « glisser-déposer » en restant sur le fuseau horaire de Paris et de choisir un autre nom de ville que Paris - Marseille, Limoges, Riboux ou Saint-Denis par exemple).
Enfin choix du nom d'utilisateur, de celui de l'ordinateur (il l'utilisera sur le réseau) et du mot de passe.
L'installation démarre. Elle prend un certain temps. Normalement,à l'issue de la phase d'installation Ubuntu est fonctionnel.
Si tout s'est bien passé, Ubuntu doit s'être mis à jour pendant l'installation. Si aucune connexion réseau n'a été ouverte pendant l'installation, ce n'est évidement pas le cas.
Quoi qu'il en soit avant de redémarrer il est conseillé de mettre à jour le système. Deux commandes sont classiquement à saisir :
usr@pc:~$ sudo apt-get update && sudo apt-get upgrade
Xfce est un environnement de bureau plus léger que Gnome, il conviendrait donc parfaitement à un petit appareil comme le Lenovo Miix 320. C'est la raison pour laquelle de nombreux utilisateurs l'ont choisi. Pour les mêmes raisons, d'autres ont choisi Lubuntu. Le choix de Xubuntu emporte deux inconvénients : la rotation du bureau au démarrage est mal assurée (cf. modification de grub fbrotate) et un décalage sur l'écran tactile est consaté (qui peut se régler). Ces désagréments n'ont pas été constatés avec Gnom en version 18.10.
L'installation de Xubuntu se fait en saisissant les commandes suivantes dans le terminal :
usr@pc:~$ sudo apt-get update && sudo apt-get install xubuntu-desktop
Lorsqu'il est demandé quel gestionnaire connexion choisir, il est recommandé de rester avec gdm (plutôt que lightdm), au choix de l'utilisateur mais la compatibilité avec gdm paraît mieux assurée.
usr@pc:~$ xinput --list
usr@pc:~$ xinput set-prop "identificateur" 'Coordinate Transformation Matrix' 0 1 0 -1 0 1 0 0 1
NB : Précisions "identificateur" ou nom du touchscreen
Avec cette ligne cela devrait fonctionner ; bien vérifier le nom du touchscreen :
usr@pc:~$ xinput set-prop 'FTSC1000:00 2808:1015' 'Coordinate Transformation Matrix' 0 1 0 -1 0 1 0 0 1
xinput –list [….]
↳ FTSC1000:00 2808:1015 UNKNOWN id=16 [slave keyboard (3)]
[….] Cette ligne correspond au nom du touchscreen
Test OK avec ubuntu 20.04 sous cinnamon = linux Mint
Pour les autres rotations :
'normal': [1, 0, 0, 0, 1, 0, 0, 0, 1], 'inverted': [-1, 0, 1, 0, -1, 1, 0, 0, 1], 'left': [0, -1, 1, 1, 0, 0, 0, 0, 1], 'right': [0, 1, 0, -1, 0, 1, 0, 0, 1],
Source : https://github.com/wvffle/lenovo-miix-320/blob/master/auto_rotate.py#L36
Sous ubuntu 18.10, le contrôle de luminosité paraît fonctionner. Toutefois l'amélioration ci-dessous décrite a bien fonctionné, donc pourquoi s'en priver ?
usr@pc:~$ sudo add-apt-repository ppa:apandada1/brightness-controller && sudo apt-get update
usr@pc:~$ sudo apt-get install brightness-controller-simple
La gestion « native » de la batterie n'est pas optimale. La manipulation ci-dessous permet d'améliorer les choses.
usr@pc:~$ sudo add-apt-repository ppa:linrunner/tlp && sudo apt-get update
usr@pc:~$ sudo apt-get install tlp tlp-rdw smartmontools ethtool
Cette modification est conseillée sur certains forums. Il n'est pas certain qu'elle soit utile avec Cosmic 18.10. Ajouter « modprobe.blacklist=axp288_fuel_gauge » à la ligne déjà ajoutée dans le fichier /etc/default/grub, ce qui donne :
GRUB_CMDLINE_LINUX="nomodeset i915.modeset=1 fbcon=rotate:1 modprobe.blacklist=axp288_fuel_gauge"
Ne pas oublier, une fois le fichier modifié :
usr@pc:~$ sudo update-grub
Le clic droit du pavé tactile peut ne pas fonctionner. Problème lié à Gnome et connu dés Ubuntu 18.04. La solution est ici, résolue en interface graphique avec gnome-tweaks.
Vous pouvez consulter la page consacrée au pavé tactile (touchpad) pour savoir comment utiliser toutes ses possibilités (ascenseur vertical, ascenseur horizontal, …). Le Touchpad présente souvent le défaut suivant : lorsqu'on tape au clavier, on clique sans le vouloir avec la paume. Consultez ce paragraphe pour corriger ce défaut.
La principale difficulté rencontrée dans l'utilisation du Miix 320 avec Ubuntu 18.10 est un écran noir après le menu Grub. C'est agaçant. À ce stade aucune manipulation n'a solutionné le problème. Pour démarrer, il est donc nécessaire de replier l'écran après le « splash screen » puis d'attendre une bine trentaine de secondes avant de le relever pour obtenir l'écran d'accueil.
Méthode de contournement
Normalement l'écran de connexion devrait apparaître. Si ce n'est pas le cas, essayer d'appuyer sur « entrée » ou alors réinitialiser avec les touches magiques : « Alt + Ctrl + PrtScr + S » puis « Alt + Ctrl + PrtScr + E » « Alt + Ctrl + PrtScr + I » « Alt + Ctrl + PrtScr + U » « Alt + Ctrl + PrtScr + B »