L'objectif de cette page est de proposer une méthode de « rangement » alternative des affaires personnelles des utilisateurs. Cette méthode, en stockant « hors système » la partie visible des données utilisateurs tout en laissant « dans le système » la partie cachée des données utilisateurs, amène un gain de polyvalence et de robustesse, voire de performances, dans de nombreuses situations.
Un fil dédié à cette page sur le forum : https://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=2070904
Elle requiert :
/media/DATA
)Elle fait appel :
À qui s'adresse-t-elle ?
Des six paragraphes suivants, les trois premiers sont « théoriques » et visent à poser contextes, tenants, aboutissants et limites ou avantages des méthodes,
le quatrième est la partie « pratique », concrète et les cinquième et dernier illustrent l'usage au quotidien, donnent exemples ou recommandations, ouvrent vers d'autres possibilités…
…il n'y a ni bonnes ou mauvaises méthodes, il y en a seulement de plus adaptées que d'autres en fonction du contexte des utilisateurs.
Dans l'arborescence des dossiers d'un système Linux, /home
sert à héberger les répertoires personnels des utilisateurs « humains » créés dans ce système. Généralement ceux qui disposent d'une session graphique dans le système.
Toutes les données concernant tous les utilisateurs « humains » sont rangées dans ce dossier /home
, cet emplacement relève d'une norme attendue par l'écrasante majorité des logiciels que vous utiliserez sur ce système.
/home/$USER
./home/noubie
et $USER au nom noubie.
Dans son répertoire personnel il y a toutes les données concernant un utilisateur.
Cet utilisateur en est le propriétaire, ce qui lui accorde le droit d'écrire-modifier-supprimer dans ce répertoire.
Il est aussi le propriétaire de tous les éléments contenus dans ce répertoire.
Dans un répertoire personnel il y a 2 « familles » de données, qui toutes concernent l'utilisateur :
Les documents et médias de l'utilisateur, généralement stockés dans les dossiers Bureau, Documents, Images, Modèles, Musique, Public, Téléchargements, Vidéos, sont les données visibles, sans dépendance particulière avec le système hôte, ce sont des données agnostiques.
Les configurations, caches, paramètres… toutes les données cachées, elles, dépendent de la version de l'OS hôte et des logiciels employés, elles sont spécifiques au contexte de l'utilisateur dans ce système.
Ces 2 familles de données ont donc des objectifs différents. Pourtant elles sont toutes rangées dans un seul emplacement, $HOME soit /home/$USER
.
Elle est éminemment recommandable, car doublement simple : à appréhender et à mettre en œuvre.
Cependant comme elle continue de laisser dans un même emplacement les données visibles ( agnostiques ) et les données cachées ( spécifiques ) des utilisateurs, elle restreint son usage à un contexte constant ( même OS, mêmes logiciels… )
Il s'agit de monter dans le dossier /home
de votre système, une partition qui servira d'emplacement de stockage pour toutes les données de tous les utilisateurs « humains » du système. C'est une méthode documentée, par exemple ici §3.2 ou là.
On dédiera le plus grand support de stockage disponible aux données utilisateurs et, à priori le support de stockage le plus rapide au système ; un gros HDD d'un côté et un SSD de l'autre par exemple.
Cette méthode est déjà un moyen d'optimiser vos espaces de stockage.
Un ordinateur qui n'aurait qu'un seul disque.
Sur un disque unique il sera très prudent de créer 2 partitions, l'une minoritaire en taille pour le système ( mais pas trop petite non plus ), l'autre majoritaire en taille qui contiendra toutes les données utilisateurs, montée dans /home
.
En cas de problème côté système, avoir isolé les données utilisateurs permet de réinstaller le même OS dans la partition dédiée et grosso modo de reprendre exactement là où on en était avant le problème ( quelques logiciels à réinstaller ), sans impact sur les données utilisateur.
Un système « constant »
Vous maintenez à jour votre système par mise à niveau ( par ex. d'une version LTS à la suivante ), vous ne vous aventurez pas dans le cumul d'environnements de bureaux variés, ni les tests de logiciels bêta ou de provenances exotiques, votre système compte moins d'utilisateurs que les doigts d'une main, il n'y a qu'un seul système installé dans votre machine ou à la rigueur un dual-boot Linux/Windows sans partage de données entre les 2 OS…
…la partition /home séparée fera votre bonheur, dans ces contextes, « simple » ou « constant. »
Dans des contextes moins simples et constants, la partition /home séparée deviendra une contrainte :
Dans ces conditions certes moins ordinaires mais pas rares du tout, une partition dédiée aux données agnostiques des utilisateurs
vous simplifiera la maintenance à long terme.
Ici l'idée est de traiter séparément les 2 familles de données concernant les utilisateurs :
Quelques intérêts immédiats :
Cette méthode organise les données utilisateurs à travers 2 critères :
optimisant à la fois leur gestion physique ( taille, performance, adaptation des stockages ) et leur gestion logique ( conforter les données spécifiques dans leur système, protéger les données agnostiques, associer un utilisateur à ses données qu'importe la diversité et concurrence des contextes… )
D'où les qualificatifs :
Rappelons les prérequis :
/home
inclus )/media/DATA
( opération réalisable dès l'installation du système/media/DATA
puis ajout d'une ligne de montage au fichier /etc/fstab
)/media/DATA
ne contient pas de données ( par ex. c'est un support de stockage récemment ajouté à votre machine ).
Il s'agit dans un premier temps d'organiser une « structure » de dossiers adéquate dans /media/DATA
et, scoop, c'est la même structure qu'un $HOME,
avec ces 2 différences :
La structure adéquate se résume donc à un couple de dossiers appartenant à chaque « humain » utilisateur potentiel, enregistré dans le système, où chaque humain rangera ses affaires :
.Trash-$UID
,$USER-$UID
pour le distinguer du $HOME primaire et se souvenir à long terme de l'uid associé à un utilisateur ( ça fait pas de mal, ça servira plus tard )./etc/passwd
.
Une fois mise en place cette structure, il n'y a plus qu'à
/media/DATA/$USER-$UID
,
Celles des liens symboliques. On évoque souvent le terme « raccourci » pour en simplifier l'idée car c'est un pointeur très puissant.
…liste non exhaustive qui peut déjà nourrir votre imagination quant aux possibilités offertes.
ls -l ~
un lien symbolique prendra cette forme :lrwxrwxrwx 1 $USER $USER 28 janv. 11 19:17 Nom_du_lien -> /chemin/vers/élément/ciblé
l'idée de « cible » est explicitement signifiée par la flèche ; les droits « ouverts » sont restreints par ceux de la cible.
Ces signes distinctifs empêchent la confusion entre lien symbolique et élément « classique » fichier ou dossier.
On agit depuis la session graphique de l'utilisateur « Noubie » qui a été créé pendant l'installation du système.
Le point de montage /media/DATA
de la partition qui contiendra les données visibles des utilisateurs
appartient légitimement à root:root avec droits rwxr-xr-x soit 755 - situation par défaut.
D'où la nécessité de s'attribuer temporairement les droits de root dans les commandes ci-après, via sudo.
sudo mkdir /media/DATA/{$USER-$UID,.Trash-$UID}
→ crée 2 dossiers, l'un visible nommé noubie-1000
; l'autre caché nommé .Trash-1000
sudo chown $USER:$USER /media/DATA/{$USER-$UID,.Trash-$UID}
→ ces dossiers appartiennent dorénavant à Noubie, qui peut donc écrire-modifier-supprimer dans ces dossiers.
sudo chmod 700 /media/DATA/.Trash-$UID
→ seul Noubie peut voir, ajouter, restaurer, supprimer les éléments de cette corbeille.
À partir de là, ou si on s'arrête là, Noubie dispose alors d'un dossier noubie-1000
lui appartenant qui pourrait déjà lui servir d'emplacement de stockage complémentaire ( en plus, en dehors, de son répertoire personnel habituel ).
Cet emplacement est accessible depuis l'explorateur de fichiers en suivant le chemin /media/DATA/noubie-1000
.
Comme il est monté sous /media/
il apparaît automatiquement dans le volet latéral de l'explorateur de fichiers ( dans la section périphériques ou autres emplacements, présentation variable selon les explorateurs de fichiers. )
La suite de la démarche consiste à faire de cet emplacement noubie-1000
le « stockage » par défaut des dossiers usuels de l'utilisateur tout en conservant ses habitudes de navigation : les éléments « Bureau, Documents, Images, Modèles, Musique, Public, Téléchargements, Vidéos » continueront d'apparaître dans le répertoire personnel, au premier niveau de l'explorateur de fichiers ( mais sous forme de liens symboliques, au lieu de dossiers. )
/media/DATA
des dossiers nommés lairneur-1001
et .Trash-1001
.
/media/DATA
.
Cette organisation des dossiers sur une partition n'est jamais qu'une application basique des droits et permissions Linux,
même organisation qu'on trouve dans un dossier /home
.
.Trash
tout court avec des droits d'écriture pour tous mais la restriction de l'effacement au seul propriétaire d'un élément :cd /media/DATA sudo mkdir .Trash sudo chmod 1777 .Trash
C'est un dossier accessible à n'importe qui en écriture ( comme par ex. /tmp
) : c'est un risque à évaluer en fonction de votre contexte de sécurité
sachant que l'accès au point de montage parent peut se restreindre à un groupe de votre choix en particulier.
→ je dirais que c'est une méthode de corbeille à réserver à des partitions situées « hors système » : clé usb, disques externes, amovibles~nomades.
But de la manœuvre : placer les dossiers usuels de l'utilisateur hors de la partition système, dans /media/DATA/$USER-$UID/
tout en conservant l'accès à ses éléments usuels depuis son répertoire personnel habituel.
Accès du point de vue humain mais aussi logiciel : la plupart des applications « s'attendent » à trouver vos affaires dans $HOME ( grâce à xdg-user-dirs. )
Procéder de la sorte évite d'intervenir sur ce mécanisme xdg-user-dirs : le fichier ~/.config/user-dirs.dirs
conserve ses valeurs initiales, par défaut.
mv /home/$USER/{Bureau,Documents,Images,Modèles,Musique,Public,Téléchargements,Vidéos} /media/DATA/$USER-$UID/
ln -s /media/DATA/$USER-$UID/{Bureau,Documents,Images,Modèles,Musique,Public,Téléchargements,Vidéos} /home/$USER/
Pense-bête : autre exemple.
Ces 2 opérations sont tout à fait réalisables « en graphique » depuis votre explorateur de fichiers habituel :
/home/$USER
, l'autre sur /media/DATA/$USER-$UID
/home/$USER
, l'autre sur /media/DATA/$USER-$UID
/media/DATA/$USER-$UID
faites une sélection multiple des dossiers pour lesquels vous souhaitez un lien,/home/$USER
/home/$USER
.
Dans cet exemple, tous les dossiers usuels visibles de l'utilisateur
( qui relèvent de la norme xdg : Bureau, Documents, Images, Modèles, Musique, Public, Téléchargements, Vidéos )
sont concernés par déplacement + remplacement par liens symboliques.
Bien qu'il s'agit d'un dossier tout ce qu'il y a de plus normal et classique, ~/Bureau
est l'objet d'une particularité selon les environnements graphiques :
son contenu est affiché à l'écran, via des icônes.
→ tant qu'un tel affichage graphique occupe le dossier ~/Bureau
il est impossible de le déplacer ( ou supprimer ), il faut d'abord libérer le dossier de cette occupation.
Si vous êtes dans un tel cas ( icônes sur l'écran bureau ), il faudra ruser un peu. Plusieurs solutions :
Note : dans un environnement de bureau 100% Gnome ( ≠ Ubuntu ) le dossier ~/Bureau
n'existe pas forcément.
On agit depuis la session de Noubie et on veut déplacer puis lier les dossiers usuels de Lairneur :
on emploie les chemins absolus vers les éléments et surtout plus les variables ( qui seraient relatives à Noubie dans ce cas. )
sudo mv /home/lairneur/{Bureau,Documents,Images,Modèles,Musique,Public,Téléchargements,Vidéos} /media/DATA/lairneur-1001/
puis
sudo ln -s /media/DATA/lairneur-1001/{Bureau,Documents,Images,Modèles,Musique,Public,Téléchargements,Vidéos} /home/lairneur/
→ la commande mv ne modifie pas les éléments qu'elle déplace ( les droits et permissions restent intacts ),
→ les fichiers spéciaux liens appartiendront certes à root mais sans incidence puisque les liens symboliques se conforment aux droits et permissions des éléments qu'ils ciblent,
→ on peut cependant être un peu contrarié que des éléments ( les liens ) dans un /home/$USER/
n'appartiennent pas à $USER.
Qu'à cela ne tienne, changeons donc le propriétaires de ces liens symboliques ( uniquement eux, et pas les éléments qu'ils ciblent ) via :
sudo chown -h lairneur:lairneur /home/lairneur/{Bureau,Documents,Images,Modèles,Musique,Public,Téléchargements,Vidéos}
→ avec l'option -h la commande chown n'appliquera la modification de propriétaire qu'aux liens symboliques eux-mêmes et pas à leur cible ;
→ sans cette option -h la commande chown agirait sur la cible des liens et pas du tout sur les liens eux-mêmes
( puisqu'un lien symbolique se comporte comme l'élément qu'il cible. )
On vise tous les dossiers usuels sauf Bureau
, et par exemple Public
( qui se sert de celui-là ? )
mv /home/$USER/{Documents,Images,Modèles,Musique,Téléchargements,Vidéos} /media/DATA/$USER-$UID/
puis
ln -s /media/DATA/$USER-$UID/{Documents,Images,Modèles,Musique,Téléchargements,Vidéos} /home/$USER/
Retenir alors que les dossiers Bureau
et Public
restent stockés dans la même partition que votre système, dans /home/$USER
.
snap
( configurations, paramètres… ), il devrait être caché :snap
ne le renommez surtout pas en .snap
mais.hidden
dans votre $HOME,
2⋅ Les logiciels au format snap ont un fonctionnement confiné, ils n'accèdent pas à la racine du système mais seulement à certains de ses dossiers :
/home/$USER
pour la plupart par défaut, hors fichiers cachés,/mnt
, /media/
et /run/media
pour peu qu'ils soient connecté à l'interface removable-media.
→ pour accéder à /media/DATA/$USER-$UID
un snap devra impérativement avoir été connecté à l'interface removable-media au préalable
( tous les snap ne proposent pas cette interface, beaucoup y sont connectés par défaut ).
Comme d'hab' !
Vous y accédez depuis votre répertoire personnel, au premier niveau, au premier coup d'œil dans votre explorateur de fichiers.
Les divers liens symboliques renvoient vers les dossiers dans /media/DATA/$USER-$UID/
qui sont stockés dans la « grosse partition » montée dans /media/DATA
.
Vos logiciels aussi « voient » ces liens.
Tout est visuellement, en terme de navigation, exactement à la même place que d'habitude.
Les « automatismes » de votre environnement de bureau sont conservés.
Et rien ne vous empêche d'utiliser ( vous ou vos logiciels ) /home/$USER/
directement - si ce n'est que cet emplacement se situe dans un support éventuellement plus petit, celui contenant le système.
Pour stocker vos document et médias divers, privilégiez donc ces liens, qu'on a volontairement positionnés en lieu et place des dossiers usuels initiaux par défaut.
Comme d'hab' ou presque…
À partir de cet emplacement « répertoire personnel » vous avez dorénavant accès à plusieurs stockages ( deux dans cet exemple, mais bien plus si vous le souhaitez ) : à partir du moment où une partition est montée dans votre système et qu'elle comporte des données accessibles par votre utilisateur, ces données peuvent faire l'objet de liens symboliques placés dans son répertoire personnel, ce qui ouvre de nombreuses possibilités ( un disque qui ne contient que vos photos ou vidéos, un autre pour les documents du boulot… )
Toutes les données de tous les utilisateurs « humains » du système :
il faut sauvegarder 2 dossiers, /home
et /media/DATA
.
Le premier contient les données spécifiques de configuration et paramétrages, le second les données agnostiques, documents et médias.
Le second est donc réemployable quasiment n'importe où sans le moindre risque de « compatibilité » ( ce sont des données qui ne modifient pas le fonctionnement du système ou des logiciels ).
Sauvegarder le premier permettra de retrouver des configurations logicielles qu'on voudrait importer et tester, dans un nouveau système, au cas par cas, au fur et à mesure ( un profil de GiMP ou ThunderBird, ce genre de choses… ).
Toutes les données d'un seul utilisateur par exemple Noubie :
idem, il s'agit de sauvegarder 2 dossiers, /home/noubie
et /media/DATA/noubie-1000
.
Vos documents et médias ne sont désormais plus stockés « dans » un OS en particulier. Cette partition de données agnostiques est complètement indépendante des OS. Il suffit dans chaque OS :
→ Depuis tous vos OS vous accédez aux mêmes données, sans les déplacer ni dupliquer, et sans les attacher spécifiquement à un OS.
→ D'où l'astuce du nom des répertoires personnels alternatifs dans la partition DATA sous la forme $USER-$UID
pour toujours repérer quel $UID accède à quoi - le nom on s'en fiche un utilisateur d'uid 1234 quel que soit l'OS, aura les mêmes droits d'accès et d'usage dans les éléments portant l'uid 1234.
Conséquence ou corollaire des droits et permissions, une telle partition DATA simplifie grandement le partage de données entre utilisateurs « humains » :
→ on y stocke des données agnostiques, sans incidence sur le fonctionnement de l'OS ou env. de bureau de l'un ou l'autre utilisateur,
→ ces données sont classées, triées par utilisateur,
→ il suffit d'agir sur les droits du groupe d'un dossier /media/DATA/$USER-$UID
pour organiser un partage ( rendre des utilisateurs membres d'un groupe, ajuster les droits du groupe sur ce dossier… )
→ on organise les partages en dehors du ou des systèmes, limitant les risques d'impact de l'un sur l'autre,
→ dans cet emplacement, on ne gère que cela : quels « humains » accèdent à quelles données, quels éléments appartiennent à qui ( utilisateur et groupes propriétaires ), et ce que ces éléments accordent comme droits ( r s t w x ) à ces propriétaires. Sans avoir à se soucier d'éléments cachés qui seraient spécifiques à un OS ou logiciel,
→ une telle partition DATA est aussi d'un grand secours lorsqu'il s'agit d'organiser des partages via samba.
Vous vous apercevez qu'un de vos supports de stockage montre des signes de faiblesses…
/media/DATA/
, là ça prendra plus de temps ( mais un peu moins qu'un $HOME « classique » complet ),/media/DATA
sans tarder… ) vous voilà reparti.
→ Les supports et leurs données ( ventilées par spécifiques/agnostiques ) sont dorénavant interchangeables quasiment « à la volée » sans incidence les unes sur les autres.
→ Il ne s'agit que de recréer un point de montage /media/DATA/
et des liens symboliques.
→ Et notez que derrière un point de montage peuvent se trouver bien des formes de stockage ( LVM, RAiD, local ou distant… )
Dans une telle organisation le système est un élément facilement sacrifiable, changeable …ou réparable : on peut complètement le détacher des données agnostiques, soit en supprimant les liens symboliques, soit en démontant la partition « data ».
Comme les données spécifiques restent en place dans les $HOME natifs à la racine du système, vous êtes toujours en mesure de démarrer les sessions graphiques utilisateurs - sans leurs document ou médias - ce qui selon les opérations de maintenance à effectuer sera rassurant.
Les données agnostiques - documents ou médias - deviennent l'élément central et fixe de l'organisation, autour desquelles vous « greffez » des outils : systèmes, applications, machines, réseau, stratégies de sauvegarde…
Ici on a évoqué une machine avec plusieurs stockages internes.
Où séparer données agnostiques des spécifiques amène déjà des souplesses que n'offrent pas, ou pas sans d'autres difficultés, une « partition /home séparée » qui, bien que séparée, reste un stockage global de données aux fonctions différentes.
Maintenant imaginez plusieurs postes en réseau local, avec quelques utilisateurs sur chaque : un poste sera dédié à héberger les données agnostiques des utilisateurs, les autres postes « clients » ne conservent que les nécessaires spécifiques à leur système, pendant que leurs utilisateurs humains ne « piochent » dans le poste « serveur » que leurs documents et médias… et cela depuis n'importe quel poste « client. »
Imaginons maintenant que ces postes « clients » ne soient pas sédentaires, attachés à ce réseau local, mais nomades :
la même organisation continue de s'appliquer…
Et pourquoi pas ? C'est plutôt fréquent comme contexte…
Comme il s'agit de 2 OS avec des principes fondamentaux fort différents, il est vital que ces données ne soient pas spécifiques à l'un ou l'autre.
On peut mettre en place une telle partition « data agnostique » qui serait alors partagée entre les utilisateurs des 2 OS.
Il s'agira que cette partition héberge un système de fichiers exploitable en lecture et écriture par les 2 OS : ntfs, fat, exfat…
Côté Windows cette partition montera dans D:/
, E:/
ou H:/
ou… selon ce qu'il trouvera comme lettre disponible.
Les systèmes de fichiers Windows ne gérant pas nativement les droits et permissions Linux, les données stockées sur de telles partitions ne portent aucune de ces infos pourtant nécessaires à leur traitement sous Linux et c'est à partir de là que les choses se compliquent.
Côté Linux il s'agira toujours de monter cette « partition data » à un endroit opportun, montage qui devra utiliser des options adaptées afin que le système Linux « ajoute » des droits et permissions à ces données.
Évidemment ces options varient selon qu'il s'agit de ntfs ou (ex)fat ( certaines sont abordées dans la doc' fstab. )
Sans option de montage adaptée, Linux attribue les systèmes de fichiers « étrangers » à root:root avec droits rwxrwxrwx ce qui est loin d'être pratique au quotidien…
Dans un tel cas, la stratégie la moins compliquée sera sans doute de fabriquer une telle partition ( partagée entre Linux et Windows ) par utilisateur, les options de montage adéquates de cette partition attribuant toutes les données contenues à un utilisateur donné ( sous Linux ), avec les droits suffisants et distincts sur les éléments contenus ( soit par exemple 755 sur les dossiers et 644 sur les fichiers. )
Suivant l'exemple de cette page, pour Lairneur, les options d'une telle ligne de montage ( pour un système de fichiers ntfs ) dans fstab ressembleraient à
UUID=<uuid_d'une_partition_ntfs> /point/de/montage_ntfs ntfs uid=1001,gid=1001,umask=022,dmask=022,fmask=133 0 0
Pour Noubie, les uid et gid seraient 1000.
Chaque utilisateur ( sous Linux ) doit alors disposer de sa propre partition ntfs, et chaque partition de son propre point de montage, puisque tout cela est monté dès le démarrage système.
Noubie et Lairneur peuvent accéder à et lire la partition appartenant à l'autre, par contre seul le propriétaire peut écrire « chez lui ».
Chacune de ces partitions sera cependant accessible indifféremment en lecture + écriture depuis Windows.
Une fois vérifiée qu'une telle partition est bien en place dans les 2 systèmes concernés, elle s'organise à peu près de la même manière :
.Trash-$UID
si vous le créez depuis Linux..Trash-1000
) vous pouvez même donner l'attribut « caché » à ce dossier, Windows ne se servira pas de cette corbeille, et cet attribut est sans influence côté Linux.$USER-$UID
pour celui-ci est moins nécessaire, on pourra placer là directement ses dossiers usuels.ln -s /point/de/montage_ntfs/un_dossier /home/$USER/nom_du_lien
ou
ln -s /point/de/montage_ntfs/{plusieurs,dossiers,séparés,par,virgule} /home/$USER/
…la présence du /
après $USER
est primordiale : elle indique qu'on crée des liens nommés comme leur cible dans le dossier /home/$USER/
.
Problème réglé pour Nautilus sous 22.04 → voir illustration
C'est ce que propose plus ou moins cette doc', discutable sur certains points :
Plutôt que d'éparpiller un certains types de données « utilisateurs » parmi plusieurs dossiers $USER-$UID
- par exemple Musique ou Images - créer un dossier Bibliothèque { Musique ou Images }
pour regrouper en un seul endroit tous les fichiers de ce type, afin d'éviter les redondances et duplications.
Dans les divers $HOME faites alors pointer les liens symboliques Musique ou Images vers la « Bibliothèque » correspondante. Via les propriétaires et droits des éléments, filtrez qui accède, partage, efface, ce qui est vu ou pas…
Et ce principe de « Bibliothèques » est applicable à toutes sortes de données voire d'outils : des brosses, des palettes, des gabarits, modèles de documents, des polices de caractère, ressources diverses et variées…
Un ~/.fonts
qui devient un lien vers une « Bibliothèque de polices » par exemple.
Mais jamais le profil « entier » de configuration d'une application - spécifique à l'OS ou une version de logiciel : ces profils eux restent bien sagement dans les $HOME associés au système adéquat. Par contre dans ces profils d'applications, certains éléments peuvent faire l'objet d'une « mise en commun » ( par ex. les 2 dossiers d'un profil de Thunderbird qui contiennent tous les mails… )
Ici c'est juste l'évocation de possibilités : pour jouer avec cette « granularité » permise par la partition DATA agnostique, il faut impérativement bien connaître le fonctionnement de vos OS, des divers logiciels que vous utilisez, pour savoir évaluer sans risque ce qu'il est pertinent de « sortir » d'un $HOME, et classer dans /media/DATA/
.
Une fois qu'on y a goûté…