Systemd est le gestionnaire de système qui remplace upstart et son prédécesseur (les scripts system V) depuis Ubuntu 16.04 LTS Xenial. Le nom de ce programme vient de « system daemon » : le daemon du système
C'est une pièce maîtresse de l'architecture GNU/Linux. En effet, c'est le premier programme lancé par le noyau (il a donc le PID N°1) et il se charge de lancer tous les programmes suivants en ordre jusqu'à obtenir un système opérationnel pour l'utilisateur, selon le mode déterminé (single user, multi-user, graphique). C'est également à lui qu'incombe la tache de redémarrer ou arrêter votre ordinateur proprement.
Il a été développé dans le but de mieux appréhender la gestion d'un système multitâches, notamment en matière de dépendance entre les différents services lancés au démarrage avec pour objectif principal l'optimisation des performances système.
Son rôle est plus étendu que Upstart, il gère également le montage des différents systèmes de fichier et introduit un nouveau système de log appelé "The Journal".
Il introduit la notion d'unité. Une unité représente un fichier de configuration. Entre autres, une unité peut être un service (*.service), une cible (*.target), un montage (*.mount), un socket (*.socket)…
C'est donc un sujet très vaste et nous allons donc nous concentrer dans ce wiki sur les aspects basiques des services, des cibles et du journal.
Un service ou daemon est un programme qui tourne en arrière plan et s'active sous certaines conditions. Par exemple, le service hddtemp surveille la température de vos disques durs et déclenche une alerte si elle dépasse un certain seuil.
L'outil de gestion des services (et des autres unités d'ailleurs) dans systemd s'appelle systemctl.
Il est généralement utilisé dans un terminal:
systemctl ACTION <Nom_du_service>.service
Où
Quelle que soit l'action menée sur un service, au prochain démarrage de la machine celui-ci devrait retrouver le status qui lui a été défini par défaut.
systemctl status ssh.service
donnera l'état du service ssh, son PID et les dernières lignes de son fichier de log.
systemctl stop ufw.service
arrêtera le service ufw, Uncomplicated Firewall,
systemctl restart lightdm.service
relancera le serveur graphique.
Pour obtenir la liste triée de tous les services accompagnés de leur état, saisissez dans un terminal :
systemctl list-unit-files --type=service
Pour la liste des services actifs avec leur description :
systemctl list-units --type=service
Pour la liste des services actifs, encours d'exécution, avec leur description :
systemctl list-units --type=service --state=running
Il y a d'autres possibilités pour voir les services activés, désactivés, etc. qui sont décrites dans la page de manuel de systemctl.
Vous pouvez également obtenir la liste des services lancés au démarrage, triés selon leur temps d’exécution :
systemd-analyze blame
Cela peut-être pratique pour trouver le service qui ralentit votre démarrage.
Pour désactiver un service, il faut taper :
sudo systemctl disable <Nom_du_service>.service
Ainsi, au prochain redémarrage du système, le service correspondant ne sera plus lancé.
Pour activer un service (c'est à dire le lancer à chaque démarrage de l'ordinateur) ou relire son fichier de configuration, il faut taper:
sudo systemctl enable <Nom_du_service>.service
Néanmoins si vous souhaitez modifier l'état d'un service selon certaines conditions, vous devrez modifier ou créer le fichier /etc/systemd/system/<nom_du_service>.service. Les fichiers de configuration par défaut se trouvent dans /lib/systemd/system/
Si vous souhaitez désactiver la synchronisation des fichiers syncthing, dans un terminal saisissez:
sudo systemctl disable syncthing.service
Pour réactiver le service, il faudra faire la manipulation inverse:
sudo systemctl enable syncthing.service
Il existe un utilitaire graphique qui se nomme systemadm pour gérer systemd.
Installez les paquets systemd-ui
Voir la page créer un service avec systemd
Systemd introduit la notion de target au sein de ses unités. Une target permet de regrouper dans un seul paquet plusieurs autres unités et de retrouver la notion de runlevel (des scripts system V).
Runlevel | Systemd Target | Notes |
---|---|---|
0 | runlevel0.target, poweroff.target | Arrête le système |
1 | runlevel1.target, rescue.target | Mode single user |
3 | runlevel3.target, multi-user.target | Mode multi-utilisateur, non graphique |
2, 4 | runlevel2.target, runlevel4.target, multi-user.target | Mode défini par l'utilisateur, identique au 3 par défaut. |
5 | runlevel5.target, graphical.target | Mode graphique multi-utilisateur |
6 | runlevel6.target, reboot.target | Redémarre |
emergency | emergency.target | Shell d'urgence |
Pour changer de cible, on utilise la commande isolate de systemctl. Par exemple, pour passer en mode multi-utilisateur non graphique, il faut taper dans un terminal:
systemctl isolate multi-user.target
ou son équivalent selon le tableau ci-dessus :
systemctl isolate runlevel3.target
ou son equivalent dans le system V
telinit 3
C'est donc systemd qui gère le démarrage, l’arrêt ou encore le redémarrage de l'ordinateur. En fait, lorsque vous tapez dans un terminal :
sudo reboot
Vous appelez la commande:
sudo systemctl reboot
Vous pouvez utilisez d'autres commandes pour gérer l'état de votre ordinateur (dans l'ordre, éteindre / mettre en veille / hiberner) :
systemctl poweroff systemctl suspend systemctl hibernate
Enfin, vous pouvez définir la cible par défaut au démarrage en tapant :
systemctl set-default -f multi-user.target
Votre ordinateur démarrera désormais en mode multi-utilisateur sans mode graphique.
Pour connaitre la liste des cibles configurées sur votre ordinateur, tapez dans un terminal :
systemctl list-unit-files | grep target
Pour savoir quelles unités sont regroupées au sein d'une cible, tapez :
systemctl show -p Wants -p Requires <target>
systemd possède son propre mécanisme de journalisation, appelé "The Journal".
Ils sont enregistrés dans le répertoire /var/log/journal/.
Pour accéder au log, tapez dans un terminal :
journalctl
Pour une vision plus fine, vous pouvez consulter les messages d'un seul service par son nom, son PID ou même son exécutable :
journalctl -u wicd journalctl _PID=1 journalctl /usr/sbin/dhcpcd
status
d'un service avec la commande systemctl status <nom_du_service>
, systemd vous affiche quelques lignes des logs les plus recents
journalctl permet aussi de filtrer par le niveau de log (tel que défini par syslog). Pour n'afficher que les erreurs :
journalctl -p err
Il existe un logiciel graphique nommé Gnome-logs pour lire les fichiers de log generés par systemd. Installez les paquets gnome-logs
Le volume de ces fichiers de suivi peut devenir important (jusqu'à 4 Go) sur votre disque sytème et s'enregistrer sur plusieurs mois. Vous pouvez ramener immédiatement ces fichiers à une taille moindre en éliminant les plus vieux événements par la commande :
sudo journalctl --vacuum-size=200M
Vous choisissez le paramètre « size » ; dans cet exemple, la taille totale des fichiers est ramenée à 200 Mo.
Vous pouvez modifier les différents paramètres de gestion de ce journal par le fichier /etc/systemd/journald.conf (informations disponibles sur cette page journal systemd avec les paramètres par défaut). Pour passer outre les paramètres par défaut, vous devez modifier ce fichier avec les Droits de super utilisateur. Voici quelques exemples.
Voir la page : Mounter un disque avec systemd.automount
On peut procéder un examen général du système et lister les "unités" posant problème à l'aide de la commande suivante :
systemctl list-units --failed
Contributeurs: zarmu