Logo du logiciel Apache 2

Serveur HTTP Apache 2

Un serveur HTTP permet à un site web de communiquer avec un navigateur en utilisant le protocole HTTP(S) et ses extensions (WebDAV, etc.). Apache est probablement le serveur HTTP le plus populaire. C'est donc lui qui met à disposition la plupart des sites Web du WWW.
Il est produit par la Apache Software Foundation. C'est un logiciel libre fourni sous la licence spécifique Apache.

On utilise généralement Apache en conjonction avec d'autres logiciels, permettant d'interpréter du code et d'accéder à des bases de données. Le cas le plus courant est celui d'un serveur LAMP (Linux Apache MySQL PHP).

Avant de vous lancer dans l'utilisation d'Apache et si ce ne sont pas des choses claires pour vous, n'hésitez pas à consulter la documentation concernant le Web et le protocole HTTP.

Les références à prendre en compte pour comprendre la configuration d'Apache, sont la documentation officielle, les ressources présentes sur votre système, notamment /usr/share/doc/apache2/README.Debian.gz, ainsi que les pages de manuel.

Pour installer Apache seul, installez simplement le paquet apache2.

Pour installer Apache avec PHP et MySQL ou MariaDB, reportez vous à l'installation de LAMP.

À la suite de cette installation votre serveur doit fonctionner et être accessible à l'adresse http://localhost (à partir de la même machine).

Un message It Works! devrait s'afficher dans votre navigateur. Il s'agit du contenu du fichier /var/www/html/index.html qui est affiché par défaut.

Apache2 se lance automatiquement dès son installation, et se relance automatiquement à chaque démarrage. C'est l'idéal pour un serveur qui doit continuellement fournir du contenu en ligne, mais pour un serveur de test (on dit de développement) on peut éventuellement désirer un comportement différent.

Empêcher Apache de démarrer automatiquement

Pour empêcher cela :

sudo systemctl disable apache2

Réactiver le démarrage automatique

Pour de nouveau relancer Apache automatiquement au démarrage de la machine, c'est simple :

sudo systemctl enable apache2

Autres commandes utiles

  • Pour arrêter apache2 : sudo systemctl stop apache2
  • Pour lancer apache2 : sudo systemctl start apache2
  • Pour relancer apache2 : sudo systemctl restart apache2
  • Pour recharger la configuration d'apache2 : sudo systemctl reload apache2
  • Pour voir la version d'Apache utilisée : sudo apache2ctl -v ou a2query -v
  • Pour tester l'ensemble de la configuration d'Apache : sudo apache2ctl -t
  • Pour lister les hôtes virtuels chargés : a2query -s
  • Pour lister les hôtes virtuels chargés et leurs configurations : sudo apache2ctl -S
  • Pour tester la configuration des hôtes virtuels : sudo apache2ctl -t -D DUMP_VHOSTS
  • Pour voir les modules d'Apache chargés : sudo apache2ctl -M ou a2query -m

Lorsqu'il démarre, Apache charge les fichiers de configuration et se met en attente de requêtes sur les interfaces réseaux. On dit qu'il écoute (listen en anglais) certains ports.

Lorsqu'on utilise un navigateur web, que l'on clique sur un lien ou que l'on saisit directement une URL dans la barre d'adresse, on effectue une requête :

  • le nom de domaine est résolu en adresse IP
  • il envoie une requête à l'adresse IP du serveur sur le port 80 (HTTP) ou 443 (HTTPS) pour lui demander de retourner un contenu particulier
  • le serveur HTTP reçoit la requête, et en fonction de divers paramètres (URL appelée, configuration du serveur, etc.), va chercher un contenu dans un fichier ou lance un script qui va générer un contenu
  • le serveur renvoie ce contenu à l'adresse IP du navigateur
  • le navigateur traite le contenu et le rend accessible à l'internaute (en l'affichant à l'écran par ex.).

Voilà comment fonctionne (grossièrement ;-) ) un serveur web.

Un seul serveur Apache permet de déployer simultanément plusieurs sites et services qu'il faut configurer individuellement.
Pour plus de clarté, la configuration d'Apache2 est morcelée. Toutefois, tous les fichiers de configuration se situent dans le répertoire /etc/apache2 :

  • sites-available contient les fichiers de configuration des sites disponibles
  • sites-enabled contient des liens symboliques vers les configurations, dans site-available, des sites activés
  • conf-available contient les fichiers de configuration des autres services disponibles
  • conf-enabled contient des liens symboliques vers les configurations, dans conf-available, des autres services activés
  • mods-available contient les fichiers de configuration des modules d'Apache disponibles
  • mods-enabled contient des liens symboliques vers les configurations, dans mods-available, des modules activés
Normalement les fichiers de configuration globale apache2.conf (NOTA : dans la documentation, les forums, ce fichier peut-être nommé httpd.conf, nom utilisé dans d’autres distributions), envars et ports.conf n'ont pas à être modifiés.

Ces fichiers généraux sont susceptibles d'être écrasés lors d'une mise à jour majeure de son système, et on perd dans ce cas sa configuration personnalisée.

Toute la configuration devrait se faire dans les sous dossiers xxx-available.

Les diverses configurations sont activées (a2en pour Apache 2 enable) ou désactivées (a2dis pour Apache 2 disable) avec les commandes suivantes :

sudo a2ensite [configuration d'un site à activer]
sudo a2dissite [configuration d'un site à désactiver]

sudo a2enconf [configuration d'un service à activer]
sudo a2disconf [configuration d'un service à désactiver]

sudo a2enmod [configuration d'un module à activer]
sudo a2dismod [configuration d'un module à désactiver]

Cela aura pour effet de créer ou supprimer les liens symboliques correspondants dans les répertoires xxx-enabled.
Apache prendra alors en compte, ou pas, les fichiers de configuration concernés après rechargement :

sudo systemctl reload apache2
Par défaut Apache ne prend en compte que les fichiers portant l'extension .conf (ou .load, seulement pour les modules).

Configuration des ports d'écoute

Un dernier fichier, /etc/apache2/ports.conf, permet de spécifier les ports à écouter.
Par défaut, il s'agit des ports 80 (port par défaut pour HTTP), et 443 (port par défaut pour HTTPS) si le module SSL est activé.

Sauf cas très particulier, il n'est pas nécessaire de toucher à cette configuration.

Avec Apache, chaque site ou application web correspond en principe à un hôte virtuel (VirtualHost en anglais).

Chaque hôte virtuel est défini par un fichier de configuration indépendant, qu'on trouve ou qu'on créé dans le répertoire /etc/apache2/sites-available/.

Par défaut

Par défaut, il existe 2 hôtes virtuels.

Ce chapitre est ici à titre d'information. Il n'est a priori pas nécessaire de modifier les fichiers existants par défaut. Chaque site ou service devrait correspondre à un hôte virtuel unique, défini dans un fichier indépendant (voir création d'hôtes virtuels). De plus ces fichiers existants par défaut peuvent éventuellement être écrasés lors de mises à jour majeures du système.

Le premier VirtualHost est défini dans le fichier /etc/apache2/sites-available/000-default.conf. Voici son contenu sans les commentaires :

000-default.conf
<VirtualHost *:80>
	ServerAdmin webmaster@localhost
	DocumentRoot /var/www/html
	ErrorLog ${APACHE_LOG_DIR}/error.log
	CustomLog ${APACHE_LOG_DIR}/access.log combined
</VirtualHost>
directive description
<VirtualHost *:80>
On déclare l'hôte virtuel. Il doit répondre aux requêtes qui s'adressent à toutes les adresses IP (*) du serveur sur le port 80. On peut ici éventuellement spécifier une adresse IP unique à laquelle répondra Apache pour un hôte virtuel donné (dans le cas ou le serveur possède plusieurs adresses IP), ou choisir de répondre au port 443 (pour HTTPS) ou à un port exotique (à condition de l'écouter).
ServerAdmin webmaster@localhost
C'est le courriel de l'administrateur système. Cette directive n'est ni très utile, ni indispensable.
DocumentRoot /var/www/html
C'est le chemin absolu vers l'emplacement local (sur l'espace disque du serveur) qui sera la racine de l'hôte. Apache recherche en premier un fichier index.html ou index.php à afficher par défaut à l'emplacement spécifié. On constate que c'est donc bien cet hôte virtuel qui affiche le message It Works! contenu dans le fichier /var/www/html/index.html.
ErrorLog ${APACHE_LOG_DIR}/error.log
CustomLog ${APACHE_LOG_DIR}/access.log combined
Ce sont des directives relatives au log d'erreur et au log d'accès de cet hôte virtuel. Ceux-ci seront donc écrits dans le répertoire APACHE_LOG_DIR, qui est par défaut /var/log/apache2 sur ubuntu.
</VirtualHost>
Fin de la section concernant cet hôte virtuel.

Le second VirtualHost est défini dans le fichier /etc/apache2/sites-available/default-ssl.conf et contient une configuration par défaut pour HTTPS. Il écoute donc sur le port 443 et énonce des directives spécifiques à l'usage de SSL. La racine de l'hôte (directive DocumentRoot) correspond également à /var/www/html.

On remarque donc ici que si on a un seul site simple à mettre en place, on peut déjà éventuellement le rendre disponible simplement en le déployant dans le répertoire /var/www/html : par défaut Apache affichera la page d'accueil qui doit en principe être écrite dans un fichier index.html ou générée par un script index.php (voir index).
Cependant il est plutôt conseillé de créer un nouvel hôte virtuel dans un nouveau fichier, même pour un seul site.

Création d'hôtes virtuels

Pour en savoir plus sur les hôtes virtuels d'Apache, référez-vous à la documentation officielle et à ses exemples.

Vous trouverez également des exemples de création d'hôtes virtuels sous forme de tutoriels sur cette page de la documentation.

Apache recommande de créer un fichier de configuration dans lequel est défini un hôte virtuel pour chaque site ou application web dans le répertoire /etc/apache2/sites-available/.

Chaque hôte virtuel peut être appelé en fonction d'un nom de domaine ou sous-domaine, c'est la configuration la plus courante. Mais on peut également définir un numéro de port particulier, ou une adresse IP particulière (si le serveur en possède plusieurs) pour laquelle on affichera tel ou tel contenu web.

Chaque hôte virtuel ayant son fichier de configuration dédié, pour s'y repérer on peut le nommer par le nom de domaine auquel il correspond, suivi de l'extension .conf. Pour un nom de domaine example.com on créera donc un fichier /etc/apache2/sites-available/example.com.conf.

Voici un exemple de contenu pour ce fichier :

example.com.conf
<VirtualHost *:80>
	ServerName example.com
	ServerAlias www.example.com
	DocumentRoot "/var/www/example"
	<Directory "/var/www/example">
		Options +FollowSymLinks
		AllowOverride all
		Require all granted
	</Directory>
	ErrorLog /var/log/apache2/error.example.com.log
	CustomLog /var/log/apache2/access.example.com.log combined
</VirtualHost>
directive description
<VirtualHost *:80>
On accepte les connexions sur n'importe quelle IP du serveur (*) sur le port 80.
ServerName example.com
Cet hôte virtuel sera seulement appelé pour le nom de domaine example.com
ServerAlias www.example.com
…ainsi que pour le sous-domaine www.example.com. On peut spécifier ici d'autres noms de domaine en les séparant par un espace. On peut aussi utiliser *.example.com pour inclure tous les sous-domaines.
DocumentRoot "/var/www/example"
On placera les fichiers du site dans le répertoire /var/www/example.
<Directory "/var/www/example">
On spécifie dans cette section des règles pour le répertoire /var/www/example sous cet hôte virtuel.
Options +FollowSymLinks
Apache suivra les liens symboliques qu'il trouvera dans ce répertoire (et ses descendants).
AllowOverride all
On pourra inclure une configuration personnalisée via un fichier .htaccess.
Require all granted
Tous les visiteurs pourront accéder au contenu de ce répertoire. Voir la documentation officielle pour modifier ce comportement. Pour des raisons de sécurité ou de privacité on peut par exemple limiter l'accès au serveur à seulement une ou certaines adresses IP avec une directive du type Require ip 192.168.1.10.
ErrorLog /var/log/apache2/error.example.com.log
CustomLog /var/log/apache2/access.example.com.log combined
Il est pratique d'avoir des logs séparés pour chaque hôte virtuel, afin de ne pas mélanger toutes les informations.

Après l'avoir créée, il faut activer cette configuration avec la commande sudo a2ensite [nom du fichier sans son extension]. Par exemple :

sudo a2ensite example.com

On recharge ensuite la configuration d'Apache :

sudo systemctl reload apache2
On peut définir un hôte virtuel sans avoir de nom de domaine réservé auprès d'un bureau d'enregistrement (registrar). Cela peut être très pratique en phase de développement sur une machine ou un réseau local, par exemple.

Il existe plusieurs méthodes :

  • on peut utiliser un sous-domaine de localhost, comme example.localhost, qui pointera directement sur la machine locale (et qui ne sera donc valable que sur la machine qui fait tourner Apache)


  • on peut profiter des services mDNS qui sont aujourd'hui fonctionnels sur la plupart des réseaux domestiques, sans qu'on ne touche à rien : on peut tester la connexion depuis le client en tapant la commande ping suivi par le nom de la machine (sans accent et en remplaçant les espaces par des -) .local (tout attaché) :
ping mon-ordi.local

Si on a une réponse c'est que ça fonctionne, on peut utiliser ce nom de domaine sur le réseau local.

  • ou on peut créer un nouveau nom de domaine "fictif".

Il faut dans ce cas résoudre l'IP du serveur pour un domaine fictif côté client. Cela se fait soit en utilisant un résolveur de DNS local "menteur" (voir le projet Pi-hole par ex.), soit en éditant le fichier /etc/hosts de chaque client avec les droits d'administration pour y ajouter la ligne :

hosts
127.0.0.1	example.lan

127.0.0.1 est l'adresse IP du serveur (locale dans ce cas) et example.lan est le nom de domaine choisi.
(Voir la documentation concernant le fichier hosts)

Avec la directive ServerName example.lan dans le VirtualHost, l'hôte virtuel sera accessible depuis ce client à l'adresse http://example.lan/.

Les TLD recommandés dans ce contexte sont .intranet, .internal, .private, .corp, .home, et .lan.1)

HTTPS permet de chiffrer les communications entre le navigateur et le serveur web au moyen du protocole SSL/TLS, et de garantir l'authenticité de votre serveur au moyen d'un certificat. Cela empêche qui que ce soit de récupérer (« sniffer ») des informations sensibles, telles que des mots de passe, en particulier lorsqu'on se connecte depuis un réseau public, ou empêche un autre serveur de se faire passer pour le vôtre.

Il n'est pas nécessaire de mettre en place HTTPS avec un certificat valide sur un serveur de développement local.

Pour rendre disponible les sites de manière sécurisée via HTTPS avec des certificats valides, la solution la plus simple est d'utiliser l'outil Certbot de Let's Encrypt.

Vous trouverez une documentation plus détaillée à ce sujet sur cette page de la documentation, mais nous verrons ici une méthode spécifique à Apache.

Activation du module SSL

Pour que le protocole TLS (successeur du SSL) puisse fonctionner avec Apache2, il faut activer le module ssl avec la commande :

sudo a2enmod ssl

puis recharger la configuration d'Apache 2 :

sudo systemctl reload apache2

Mise en place de HTTPS avec Certbot

Prérequis :

  • avoir un ou plusieurs noms de domaine enregistrés, pointant sur le serveur depuis plus de 48 heures.
  • avoir un serveur web apache déjà configuré, fonctionnel et accessible publiquement.
Les instructions pour installer et utiliser simplement certbot sont disponibles en anglais sur le site officiel. En voici un récapitulatif.

Installation de Certbot

Pour installer Certbot :

sudo apt install python3-certbot-apache

Utilisation de Certbot

Certbot permet ensuite de générer tous les certificats et d'adapter les configurations d'Apache pour tous les noms de domaine associés aux hôtes virtuels au moyen d'une seule commande :

sudo certbot --apache

Lors de l'opération le script nous invite à cocher les domaines pour lesquels on souhaite obtenir les certificats et à choisir de forcer l'usage de HTTPS ou pas. Pour des raisons de sécurité, c'est généralement une très bonne idée de forcer HTTPS.

Après cette opération les sites devraient être accessibles en HTTPS de manière sécurisée, sans que les navigateurs affichent de message d'alerte.

Grâce à l'option --apache, Certbot s'occupe automatiquement de créer des fichiers de configuration de la forme /etc/apache2/sites-available/example.com-le-ssl.conf pour les hôtes virtuels en HTTPS sur le port 443 et de les activer (-le-ssl pour Let's Encrypt).

Renouvellement automatique

Pour information c'est la commande certbot renew qui permet de renouveler les certificats très simplement, mais Certbot créé automatiquement une tâche cron à cet effet dans /etc/cron.d/certbot. Il est également créé un « timer » systemd qui fait la même chose (/lib/systemd/system/certbot.timer et certbot.service).

Le script est lancé automatiquement toutes les 12 heures, mais les certificats ne seront renouvelés que si nécessaire. En principe il n'y a donc rien à faire.

En plus des fichiers de configuration situés dans /etc/apache2, Apache nous permet de définir des configurations tierces pour certains répertoires en plaçant des fichiers nommés .htaccess directement avec les autres fichiers du contenu web. (Le point au début du nom du fichier en fait un fichier caché par défaut.)

Les directives de chaque fichier .htaccess s'appliquent au répertoire dans lequel il se trouve, ainsi que tous ses descendants (sous-repertoires, sous-sous-repertoires, etc.).

C'est la directive AllowOverride, spécifiée dans une section <Directory> de l'hôte virtuel qui définit si les fichiers .htaccess doivent être pris en compte, ou pas, pour ce répertoire et ses descendants. Elle peut prendre les valeurs All (on autorises toutes les directives de configuration à être modifiées) ou None (aucune directives), ou une liste détaillée des directives dont on autorise la modifications.

Ces fichiers sont très pratiques pour redéfinir des paramètres sur un serveur mutualisé à l'administration duquel on n'a pas accès, ou pour définir dynamiquement des règles spécifiques à certaines solutions web (comme la réécriture d'URL).

Exemple de protection d'un répertoire et d'un fichier dans ce répertoire :

.htaccess
# la ligne ci-dessous va interdire (forbidden) l'accès au répertoire, mais l'accès à un fichier à la fois du répertoire reste autorisé
RedirectMatch 403 ^/~images/?$
# la ligne ci-dessous va retourner (not found), on peut mettre aussi 403, mais il peut être intéressant que la personne qui tente l'accès (un robot de hacker par exemple) croit que le fichier n'existe pas !
RedirectMatch 404 ^/~images/fichier_à_protéger?$
L'exemple ci dessus est particulièrement mauvais et potentiellement risqué. Les accèss doivent être contrôlés par les modules idoines. Pour faire simple par la directive require. La peronne quei a rédigé cette doc lira avec attention la doc officielle sur ce point.

L'index est le contenu affiché par défaut par Apache lorsqu'on appelle un répertoire sans spécifier de nom de page web particulière.

L'index est définit par la directive DirectoryIndex qui détermine quels fichiers Apache doit traiter par défaut. Chaque nom de fichier est séparé par un espace et listé par ordre de priorité.
Par défaut, DirectoryIndex a la valeur index.html index.cgi index.pl index.php index.xhtml index.htm.

Si Apache ne trouve aucun des fichiers mentionnés par DirectoryIndex, il essaie de récupérer une liste du contenu du répertoire, afin que le navigateur l'affiche de la même manière qu'un gestionnaire de fichier.
On peut activer ou désactiver ce listing avec respectivement les directives Options +Indexes ou Options -Indexes.
Pour des raisons de sécurité, il est généralement préférable de laisser cette option désactivée. Dans ce cas, et faute de fichier index, c'est une erreur 403 qui s'affiche, car l'utilisateur n'a pas la permission de lister le contenu du répertoire.

Toutes ces directives peuvent être définies dans une section <Directory> ou dans un fichier .htaccess.

Il est possible d'ajouter des modules à Apache afin d'étendre les fonctionnalités du serveur web.
Les modules disponibles sont répertoriés ici : /etc/apache2/mods-available

mod_php

PHP est un langage de programmation qui permet principalement de générer du contenu HTML. C'est donc une solution très largement utilisée pour créer des applications web ou des sites internet dynamiques.

Il est très couramment utilisé en conjonction d'Apache. Voir LAMP.

Le module mod_php fournit un intérpréteur (ou plus exactement une SAPI) PHP intégré à Apache. C'est la méthode la plus simple, mais aussi la moins perfomante, pour utiliser PHP avec Apache.

Une autre méthode consiste à utiliser PHP-FPM. C'est une solution plus performante, plus souple et plus sécurisée, mais plus complexe à mettre en œuvre. Nous ne traiterons pas de ce cas ici.

Pour installer et activer mod_php sous ubuntu, on utilise cette commande :

sudo apt install libapache2-mod-php

Mais encore une fois, mieux vaut vous reporter à la documentation de LAMP à ce sujet.

mod_rewrite

mod_rewrite permet de réécrire des URL.

Il s'agit généralement de remplacer le chemin, le nom de la page, et la chaîne de requête de l'URL par une chaîne de caractère en concordance avec la structure et le contenu du site.

De nombreux services ont recours à cette pratique afin d'augmenter leur référencement et de clarifier leur contenu.
Ces services utilisent parfois une terminologie exotique pour mentionner cette pratique : WordPress parle par ex. de permalinks.
On peut aussi s'en servir pour déployer une API web propre.
On utilise aussi parfois cette méthode afin de mettre en place des redirections web un peu complexes.

Pour activer ce module on utilisera la commande

sudo a2enmod rewrite
L'utilisation de mod_rewrite est relativement complexe et fait appel à des expressions régulières. N'hésitez pas à consulter la documentation officielle à ce sujet.
Pour la rédaction des expressions régulières, vous pouvez vous aider de services en ligne tels que regex101.com ou regexr.com

Un petit exemple :

RewriteEngine on

RewriteRule ^page-([0-9]+)$ /page.php?id=$1 [L]

# Lorsque l'on tape dans la barre d'adresse www.example.com/page-* c'est la page www.example.com/page.php?id=* qui s'affiche
# ^ et $ dans le bloc modèle signifient respectivement le début et la fin d'une ligne.
# $1 est une variable qui récupère la valeur entre les premières parenthèses du bloc modèle
# [L]=[last] signifie que si cette règle s'applique on n'en cherche pas d'autre
On peut écrire ces règles de réécriture dans une section <VirtualHost> ou <Directory> (le comportement n'est pas le même), ou dans un fichier .htaccess.
N'oubliez pas de modifier le virtualhost en conséquence sinon les règles de réécriture .htaccess ne fonctionneront pas correctement. Voici un exemple de configuration qui marche :
    <Directory /var/www/html>
            AllowOverride All
    </Directory>

mod_proxy

Comme son nom l'indique, mod_proxy permet à apache de relayer des requêtes depuis ou vers un service tiers.

Ce module peut par exemple être utile lorsqu'on utilise d'autres serveurs HTTP en plus d'Apache sur un même serveur web, afin d'éviter d'avoir à accéder au contenu web sur d'autres ports que le port 80 ou 443.

L'activation de ce module sur un serveur ouvert sur le web est dangereuse. Une mauvaise configuration permet par exemple à un intrus d'accéder aux services disponibles sur le réseau local, ou d'usurper votre adresse IP.
N'activez ce module que si vous êtes certain de ce que vous faites.

Voir la documentation officielle à ce sujet.

Pour activer ce module :

sudo a2enmod proxy proxy_http proxy_wstunnel
sudo systemctl reload apache2

Voici un exemple de configuration qui permet d'accéder à un serveur emby à l'adresse http://example.com/emby plutôt que http://example.com:8096 :

<Location /emby>
	ProxyPass http://localhost:8096/
	ProxyPassReverse http://localhost:8096/
	Require all granted
	SetEnv proxy-nokeepalive 1
	SetEnv proxy-sendchunked 1
</Location>

mod_userdir

Il peut être utile, et c'est prévu par Apache, que chaque utilisateur puisse mettre un contenu web à disposition depuis son espace personnel (dans le répertoire home).
Ce contenu sera accessible à l'adresse http://example.com/~nom_de_lutilisateur, ou dans la plupart des cas : http://localhost/~nom_de_lutilisateur.

Pour mettre cette configuration en place, on crée un répertoire public_html dans son espace personnel et on lui donne les droits de lecture et d'exécution :

mkdir ~/public_html
echo 'Mon site personnel' > ~/public_html/index.html
chmod -R 755 ~/public_html

On active ensuite le module mod_userdir :

sudo a2enmod userdir
sudo systemctl reload apache2

Le message Mon site personnel devrait alors être lisible à l'adresse http://localhost/~nom_de_lutilisateur

L'interprétation des fichiers PHP est désactivée par défaut dans les dossiers personnels.
Pour l'activer il faut modifier le fichier /etc/apache2/mods-available/php7.x.conf en commentant les lignes concernées.

mod_headers

Le module headers permet de personnaliser les en-têtes HTTP. C'est à dire les informations envoyées par le serveur avant le document lui-même.

C'est utile notamment pour améliorer la sécurité des sites web. Voici quelques en-têtes qui peuvent être ajoutées à cette fin.

Pour appliquer globalement les directives proposées, ouvrez (ou créez s'il n’existe pas) le fichier /etc/apache2/mods_available/headers.conf et placez-y ceci :

headers.conf
# Cet en-tête empêche MSIE d'interpréter des fichiers comme quelque chose
# d'autre que ce qui est défini en dans que type de contenu dans les en-tes HTTP
#
Header set X-Content-Type-Options: "nosniff"

# Cet en-tête empêchera les autres sites d'intégrer les pages de ce site dans des frames.
# C'est une mesure de protection contre les attaques par détournement de clic (clickjacking)
# Attention cet en-tête est rendue obsolète par les CSP
#
Header set X-Frame-Options: "sameorigin"

# Cet en-tête est obsolète et doit être spécifiquement désactivée avec la valeur O
# Pour une protection XSS, utilisez des CSP empêchant l'exécution des scripts « en ligne »
Header set X-XSS-Protection "0"

# En-tête qui permet de masquer la technologie utilisée (par exemple PHP 7.0)
# Pas une sécurité, mais inutile de transmettre cette information aux clients
#
Header always unset "X-Powered-By"

Vous pouvez ensuite activer le module :

sudo a2enmod headers

et recharger la configuration d'Apache.

Les en-têtes peuvent également être définies au niveau de chaque site dans les fichiers d'hôte virtuels.

Si vous utilisez HTTPS, vous voudrez certainement définir l'en-tête Strict-Transport-Security, exemple :

<VirtualHost *:443>
	…
	Header always set Strict-Transport-Security: "max-age=31536000;includeSubDomains;preload"
</VirtualHost>

Enfin, toujours dans un objectif de sécurité, vous devez utiliser les en-têtes Content-Security-Policy, exemple :

Header always set Content-Security-Policy: "default-src 'self'; img-src *; media-src media1.com media2.com; script-src userscripts.example.com"

Pour voir les en-têtes envoyées par votre serveur vous pouvez utiliser des outils en ligne de commande comme :

curl -I https://example.com

ou une extension du navigateur web qui permet d'afficher les en-têtes HTTP.

Modsecurity

Il s'agit d'un pare-feu pour Apache.

Une page de la documentation est consacrée à ce module.

Sans chiffrer les communications avec le module SSL, toutes les informations échangées entre le navigateur et le serveur, contenu web et variables d'authentification, transitent en clair sur Internet. Une des premières règles de sécurité pour Apache est donc de forcer l'utilisation de HTTPS.

Permissions

Par défaut sur Ubuntu, Apache est exécuté par l'utilisateur www-data, qui appartient au groupe www-data.
Quand Apache créé un fichier sur l'espace disque (via par exemple un script PHP), celui-ci appartient donc par défaut à l'utilisateur www-data et au groupe www-data. De la même manière, le serveur ne peut accéder qu'au contenu accessible par www-data.

Pour pouvoir facilement éditer les fichiers tout en conservant un bon niveau de sécurité il est recommandé de modifier le propriétaire des fichiers auxquels peut accéder Apache.
Le propriétaire devrait être l'utilisateur qui va maintenir le contenu localement, mais le groupe propriétaire devrait être www-data :2)

sudo chown -R $USER:www-data /var/www/example

On change ensuite les permissions du contenu de manière à ce que l'utilisateur puisse le lire et le modifier, mais qu'Apache (dans le groupe www-data) ne puisse que le lire.

On attribue donc les droits rwx r-x --- (750) pour les répertoires, et rw- r-- --- (640) pour les fichiers :

chmod -R a-rwx,u+rwX,g+rX /var/www/example

(pour rappel x concerne les répertoires et les fichiers tandis que X ne concerne que les répertoires - et autorise à les ouvrir)

Si Apache doit pouvoir modifier du contenu (pour un répertoire d'upload par exemple), on ne modifie que la permission concernant le groupe (le second numéro), donc rwx rwx --- (770) pour les répertoires et rw- rw- --- (660) pour les fichiers :

chmod -R g+w /var/www/example/upload

Fail2ban

Pour limiter les attaques par force brute sur un système d'authentification d'une application web, il est parfois recommandé d'utiliser l'application Fail2ban.

En cas d'erreur du serveur, consultez avant tout les rapports d'erreurs dans le répertoire /var/log/apache2.

Pour afficher les dernières 40 lignes du journal d'erreur par défaut :

sudo tail /var/log/apache2/error.log -n 40
Si vous rencontrez un problème avec PHP, consultez également les problèmes courants spécifiques à PHP.

Page blanche

Si vous utilisez PHP, une page blanche indique très probablement que l'affichage des retours d'erreur sur la page n'est pas activé.

Vous pouvez l'activer en suivant cette documentation.

Erreur 403

Une erreur 403 indique un problème d'autorisation.

  • Vérifiez les permissions concernant les fichiers du contenu web que vous souhaitez partager vis-à-vis de l'utilisateur et du groupe www-data.
  • Vérifiez aussi la valeur de la directive Require : Require all granted pour toujours autoriser l'accès aux ressources.
  • Il est aussi possible que cette erreur soit affichée faute de fichier index.

Erreur 404

Cette erreur indique que le contenu demandé n'a pas été trouvé.

  • En premier lieu vérifiez évidemment l'existence des contenus concernés.
  • Le chemin vers ce contenu sur l'espace disque, relatif à la directive DocumentRoot, doit correspondre au chemin de l'URL appelée.
  • L'erreur peut aussi être due à une mauvaise réécriture d'URL.

Erreur 500

Il s'agit d'une erreur fatale du serveur, qui peut être par exemple liée à une erreur de syntaxe dans un fichier .htaccess.

Consultez le log d'erreur de votre hôte virtuel pour en savoir plus.

Attente puis erreur 503 "service indisponible"

Cette erreur indique que le serveur HTTP est dans les choux. Le service existe mais prend apparemment un temps interminable à répondre.

  • En premier lieu redémarrez Apache.
  • Si le problème se pose toujours, cela peut par exemple être dû au fait qu'un script (par ex. PHP) entre dans une boucle infinie. En plus de surcharger le processeur, ce problème ne générera pas de message d'erreur ce qui en fait malheureusement un problème particulièrement compliqué à débugger. Si votre CMS ou application web utilise un système de cache, vous pouvez essayez de le vider et de le désactiver. Puis essayez de désinstaller les plugins installés récemment, défaire les modifications récentes ou restaurer une sauvegarde de votre application.

Localhost inaccessible

Juillet 2024 (sous Ubuntu 24.04) : une erreur de configuration du fichier etc/apache2/mods-enabled/php8.2.load empêche le démarrage d'apache2 et donc l'accès à localhost. Ouvrez ce fichier et lisez la 3e ligne qui renvoie sur le fichier /usr/lib/apache2/modules/libphp8.2.so En fait (chez moi), ce fichier s'appelle désormais libphp8.3.so. Il faut donc corriger la ligne de ce premier fichier avec les Droits de super utilisateur avec le nom correct. L'accès est rétabli.

Fichiers introuvables dans /javascript

Cela peut venir du fait que le paquet javascript-common créé un alias global de /javascript vers /usr/share/javascript :

/etc/apache2/conf-available/javascript-common.conf
Alias /javascript /usr/share/javascript/

<Directory "/usr/share/javascript/">
        Options FollowSymLinks MultiViews
</Directory>

La solution est soit de supprimer ce paquet, soit de renommer le répertoire javascript à la racine de l'hôte virtuel, par exemple en js.


2)
cette méthode se base sur cette réponse, qui a reçu le plus d'avis positifs sur Server Fault.
  • apache2.txt
  • Dernière modification: Le 20/11/2024, 10:22
  • par bcag2