Logo de Restic

Restic

Restic est un logiciel libre de sauvegarde qui offre toutes les fonctionnalités qu'on attend d'un logiciel de sauvegarde moderne : incrémentation1), chiffrement2), compression, déduplication3), etc.

Il permet de sauvegarder sur :

  • un système de fichiers local
  • OpenStack Swift
  • Amazon S3
  • BackBlaze B2
  • Microsoft Azure Blob Storage
  • Google Cloud Storage
  • … et surtout sur tout ce que supporte Rclone, ce qui le rend compatible avec à peu près tout ce qui existe en terme de stockage, local ou distant, avec les meilleures performances possibles dans chaque situation :

Il s'utilise initialement en ligne de commande mais il existe diverses interfaces graphiques.

Il est relativement proche de Borg Backup d'un point de vue utilisation et performances, mais ne nécessite aucun logiciel côté dépôt (serveur), ce qui le rend particulièrement versatile. Il utilise aussi son propre format de fichier ce qui a l'inconvénient de ne pas rendre les fichiers stockés dans les dépôts accessibles avec n'importe quel outil, mais qui a aussi et surtout l'avantage de permettre le chiffrement, la compression, la déduplication, et la sauvegarde des permissions et dates des fichiers quel que soit le système de fichier sous-jacent ou le protocole d'échange utilisé.

Ni restic, ni Restic Browser ne sont malheureusement traduits en français pour le moment. Il est donc compliqué de les utiliser sans maîtriser un minimum l'anglais. N'hésitez pas à demander de l'aide sur le forum si besoin !

Restic est disponible dans les dépôts officiels d'Ubuntu.
Pour l'installer il suffit donc d'installer le paquet restic.

Dernière version

Une fois installé, on peut mettre à jour le logiciel à sa dernière version stable très simplement grâce à la commande self-update :

sudo restic self-update

Restic ne s'utilise qu'en ligne de commande, et ne propose pas directement de configuration.
On peut tout de même automatiser son utilisation en configurant des tâches systemd ou cron
Il existe aussi de nombreux wrappers qui permettent d'étendre les fonctionnalités de restic, par exemple justement en implémentant des fichiers de configuration pour faciliter son utilisation et automatiser les sauvegardes.

Dans le cadre de l'utilisation native de restic, on peut afficher la liste des commandes disponibles en tapant simplement restic dans un terminal.

Restic permet de réaliser toutes sortes d'opérations mais on utilisera principalement init la première configuration, puis régulièrement la commande backup pour déclencher les sauvegardes (ou instantanés / snapshots).

Le paramètre -r (ou --repo en version longue) est très important : il permet de spécifier le dépôt (Repository en anglais) sur lequel on souhaite travailler.

Voir aussi (en) le guide d'utilisation, avec des instructions détaillées pour chaque fournisseur.

Initialisation

Pour commencer à utiliser restic il faut en premier lieu initialiser un dépôt avec la commande restic init. C'est sur celui-ci qu'on effectuera les sauvegardes. Sur le dépôts les sauvegardes sont organisées par chemin local (celui des données qu'on sauvegarde, sur la machine locale) et nom d'hôte (le nom de la machine locale). On peut donc sauvegarder plusieurs fois un chemin similaire depuis différentes machines sur un même dépôt sans risque de tout mélanger.

Entrez la commande suivante  dans un terminal :

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo init

Adaptez sftp:serveur:/chemin/restic-repo selon votre solution de stockage distant :

sftp: selon le protocole choisi, ou rclone: pour un dépôt rclone, puis serveur: pour le nom d'hôte.

Sauvegarde

C'est la commande restic backup qui permet de délencher une sauvegarde.

En ligne de commande, restic s'utilise un peu comme rsync ou rClone.

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo backup /chemin

Commande à adapter comme init précédemment :

  • -r pour spécifier le dépôt sur lequel on souhaite travailler.
  • Le /chemin est celui du répertoire à sauvegarder.
  • On peut utiliser l'option --exclude pour exclure certains fichiers ou répertoires
  • et l'option --dry-run pour lancer un test sans effectuer réellement la sauvegarde.

La première fois qu'on lance cette commande, l'intégralité des données et compressée et sauvegardée. Par la suite avec la même commande on ne transfère que les données qui ont été modifiées, c'est donc beaucoup plus rapide.

Explorer les sauvegardes

La commande snapshots permet de lister les instantanés :

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo snapshots

Cette commande retourne un tableau dont la première colonne affiche l'identifiant de chaque instantané.

On peut explorer les sauvegardes avec une interface graphique telle que Restic Browser, ou avec la commande ls qu'implémente restic :

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo ls latest /
  • On peut remplacer le mot clé latest (pour explorer le dernier instantané) par un identifiant récupéré grâce à la commande snapshots précédente.
  • / est le répertoire qu'on souhaite lister, ici la racine de cette sauvegarde. Ne pas indiquer de chemin permet de lister l'intégralité des fichiers sauvegardés où qu'ils se trouvent dans cet instantané.

À partir de la version 0.17 il est possible d'utiliser la commande ncdu (après avoir installé localement le paquet ncdu) pour explorer l'espace occupé par chaque répertoire dans un instantané :

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo ls latest --ncdu | ncdu -f -

Restauration

La commande restic restore permet de restaurer n'importe quel instantané précis.

restic -r sftp:serveur:/chemin/restic-repo restore identifiant_instantané --target /chemin
  • L'identifiant_instantané est un numéro à 8 chiffres hexadécimaux, récupéré en listant les sauvegardes avec la commande snapshots (voir chapitre précédent).
  • Le /chemin n'est ici pas celui du contenu sauvegardé, mais celui vers lequel on veut restaurer la sauvegarde.

On peut ainsi restaurer n'importe quelle sauvegarde à l'emplacement de son choix.

Il existe de nombreuses interfaces graphiques permettant d'utiliser et d'explorer facilement les dépôts restic ;

  • Restic Browser (GTK) permet d'explorer et de restaurer les instantanés, ou de télécharger indépendamment les répertoires et fichiers qui s'y trouvent.
  • Resticity est disponible en Flatpak sur GitHub. Plus complet il permet en plus d'effectuer des sauvegardes, et de les programmer.
  • NetPerfect Backup (version npbackup-gui) est une interface Python très complète.
  • resticterm : une interface graphique en terminal (particulièrement pratique pour les serveurs ou les machines distantes).
  • Swamp (GTK) : particulièrement bien intégré à GNOME mais semble abandonné.
  • Backrest est une application web très complète, qui permet d'automatiser les sauvegardes, gérer dépôts, instantanés et fichiers sauvegardés, etc. depuis un navigateur (donc aussi particulièrement pratique pour les serveurs ou les machines distantes). Son installation peut s'avérer technique, c'est pourquoi il est recommandé d'utiliser l'image docker.

Voir cette liste plus complète.

Les wrappers4) permettent d'étendre les fonctionnalités de restic en l'utilisant comme "moteur" sous-jacent plus ou moins visible.

  • C'est le cas de Déjà Dup, installé par défaut sur Ubuntu, dont les toutes dernières versions permettent de reposer sur restic plutôt que sur Duplicity, mais ceci reste très transparent pour l'utilisateur.
  • Resticprofile complète restic à la perfection, en implémentant un fichier de configuration pour faciliter l'usage de la ligne de commande avec restic. Il permet aussi de programmer très facilement des sauvegardes récurrentes aux moments de son choix (en utilisant systemd en arrière-plan, ou cron dans le cas étonnant ou celui-ci ne serait pas disponible). Sa documentation n'existe malheureusement aussi qu'en anglais.
  • Autorestic propose à peu près les mêmes fonctionnalités que resticprofile, mais sans faciliter l'usage de restic en ligne de commande. Il ne fonctionne que de manière déclarative - par l'usage de fichiers de configuration, de manière un peu plus directive (avoir moins de choix à disposition peut aussi permettre de simplifier la documentation). Il facilite si besoin la gestion de dépôts multiples (par ex. pour sauvegarder sur un disque dur en même temps que sur le cloud).

Voir aussi cette liste plus complète.


1)
la sauvegarde incrémentielle permet de conserver les anciennes versions des fichiers sauvegardées, sans nécessiter de téléverser de nouveau les fichiers inchangés
2)
le chiffrement empêche tout tiers d'accéder à vos données, y compris le propriétaire de la solution de stockage
3)
la compression et la déduplication accélèrent les transferts et permettent aux sauvegardes d'occuper un minimum d'espace
4)
pas de traduction tangible en français… emballage ?
  • restic.txt
  • Dernière modification: Le 17/12/2024, 06:50
  • par krodelabestiole